Utiliser à titre gratuit, louer ou acheter, telle est la question …
La production d’un logiciel mobilise des moyens : d’abord naît l’idée, puis la conception, les spécifications, la réalisation, les tests, et ce que l’on appelle la mise en production.
Le fait même d’évoquer succinctement ces étapes implique qu’un travail est réalisé. Et comment est-il alors possible que la gratuité des logiciels – progiciels, App(s), et autres utilitaires- soit si répandue ?
D’abord parce qu’il existe des supports matériels aux logiciels (smartphones, tablettes, ordinateurs) dont le coût inclut bon nombre d’entre eux. Ensuite parce qu’il existe également des communautés de bénévoles qui contribuent à cette production. Enfin parce que les publicités financent certaines productions en contrepartie d’une visibilité de leur contenu au sein du logiciel.
Ayons également en tête l’Etat et les Institutions publiques, qui proposent l’utilisation gratuite d’outils financés par l’impôt et les cotisations obligatoires. Et, bien sûr, les entreprises qui mettent à disposition des particuliers ou de leurs clients de l’informatique les aidant et les fidélisant.
C’est extraordinaire : de quels autres types d’outils bénéficiez-vous sans que cela ne vous coûte ?
C’est paradoxal : comment envisager un avenir du logiciel, donc une production et une maintenance, sans qu’aucun ne daigne le financer ?
La gratuité du logiciel est une illusion. Chacun doit en prendre conscience ; on lit si souvent la question « qui connait un logiciel gratuit qui … ? ».
Alors, évoquons ici trois modalités de sa commercialisation :
- Le modèle freemium
- La location
- L’achat
Le modèle freemium consiste à mettre à disposition de l’utilisateur, gratuitement, une partie des fonctions de l’outil logiciel, puis de proposer, moyennant un loyer ou un achat, une version plus complète de l’outil. C’est une bonne possibilité de faire découvrir l’outil au plus grand nombre tout en pariant que cet investissement sera rentabilisé par une extension payante de son usage. Son succès est lié à la popularité, l’addiction ou l’impérieuse nécessité.
La location est de plus en plus répandue et classique : c’est le fameux « Software As a Service -SaaS-« , le « logiciel comme un service », dont les modalités de mise en œuvre sont définies par un loyer (le plus souvent mensuel) et une durée d’engagement (le bail).
L’achat est également toujours possible et sera généralement assorti d’un contrat de maintenance (évolutive et corrective) et d’un contrat de support. Typiquement le montant d’exécution ces contrats – non obligatoires – est, pour une annuité, de l’ordre de 20% du montant de l’achat.
Bien sûr, il conviendra d’analyser les avantages et inconvénients de ces modèles, à la fois pour les éditeurs mais aussi pour leurs clients.
Vu par l’éditeur, le SaaS permet la génération de revenus récurrents et une visibilité sur l’activité de l’entreprise pour plusieurs années.
Pour le client, le SaaS permet de s’équiper sans trop réduire sa trésorerie voire devoir faire appel à l’emprunt.
Les critères pertinents de décision sont multiples : durée de l’engagement, coût de l’abonnement (mensualité), nombre d’utilisateurs, évolutivité.
A suivre …
Jean-Michel Lucas
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